bienfaisance non malfaisance

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Manel
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bienfaisance non malfaisance

26 avril 2022, 11:16

Salut à vous!!!
J'ai une question sur les concepts de bienfaisance et non malfaisance, j'ai bien les définitions strictes du cours en tête mais je trouve toujours des contradictions et je suis perdue.
- les années précédentes (en tout cas correction annale et forum) il est dit que la bienfaisance correspond au fait d'évaluer le bénéfice risque. mais dans la colle sup 1 QCM 15 c'est associé au principe de non malfaisance. Du coup qu'en est t-il ? Et est-ce que déconseiller un medicament au vu des effets délétères est comme évaluer le Bénéfice risque ?
- Egalement est-ce que quand dans la définition de non malfaisance on a "maximiser les effets + et minimiser les effets délétères" il faut que ça soit LES DEUX en même temps, et est ce que ça concerne le faits de minimiser les effets délétères des actes médicaux nécessairement?
- ce qui introduit ma dernière question (dsl....) : une péridurale (parce que Pr Mallet avait donné cet exemple) est considéré comme soulager donc -> bienfaisance, ou alors minimiser un effet délétère -> non malfaisance ?
désolé pour l'enchainement de question, et je vous en remercie vraiment par avance.
Bonne journée <3

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jujustice
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Re: bienfaisance non malfaisance

26 avril 2022, 16:55

Salut !!!!! J’espère que tu vas bien <3

Pour commencer, je vais te réexpliquer brièvement en quoi consiste les principes de bienfaisance et de non malfaisance, que l’on soit sur la même longueur d’onde par rapport à ces définitions:

Le principe de bienfaisance stipule que ce qui doit animer le soignant, c’est la recherche du bien du patient. Par bien, on entends « le retour vers l’état le plus stable et le plus physiologique possible ». Par exemple si le patient est malade à cause d’une bactérie, le soignant doit trouver le bon antibiotique pour éliminer cette bactérie et guérir le patient.

Cependant, il peut arriver que ce soit impossible pour le soignant d’apporter un bien au patient. Si je reprends l’exemple précédent, il est possible que le soignant n’arrive pas à délivrer le patient de sa maladie. Le principe de bienfaisance doit donc toujours être recherché, mais il n’est pas toujours applicable.

Il existe cependant un deuxième principe qui lui doit toujours être respecté, c’est le principe de non malfaisance. Ce principe stipule que à défaut d’apporter le bien, on va essayer de ne pas causer de mal. Il est donc absolument nécessaire de ne pas empirer la situation, tout en essayant de maximiser les effets favorables et de minimiser les effets délétères.

Prenons l’exemple d’un patient qui se rends aux urgences pour une fracture du tibia. Dans l’immédiat, on ne peut pas faire grand-chose pour « réparer » la fracture (réparer = retour à un état physiologique = principe de bienfaisance (que l’on ne peut pas respecter ici)). Tout ce que l’on peut faire, c’est immobiliser le membre à l’aide d’un plâtre pour éviter que l’os ne se déplace (immobilisation = minimiser les effets délétères = principe de non malfaisance) ainsi que prescrire des antalgiques (suppression de la douleur (cela ne signifie pas une guérison) = minimiser les effets délétères = principe de bienfaisance). Dans cet exemple, le principe de bienfaisance ne peut pas être respecté car nous ne pouvons pas réparer l’os, mais il est absolument nécessaire que le soignant mette tout en œuvre pour ne pas empirer la fracture et donc respecter le principe de non malfaisance.

Ça va je t’ai pas perdu ? Bon, maintenant on va reprendre toutes tes questions une par une :

• En ce qui concerne le rapport bénéfice risque du QCM 15 de la colle sup 1 :

Cette année, le professeur a mentionné le rapport bénéfice risque dans le partie du cours qui traitait du concept de non malfaisance. Il faut comprendre les choses de cette façon : dans toutes les décisions médicales, il est important de considérer le rapport bénéfice risque afin d’éviter d’effectuer une intervention délétère pour le patient, et donc de respecter le principe de non malfaisance. Avec l’exemple du médicament, si après avoir considéré le rapport bénéfice risque on se rend compte qu’il est probable qu’il aggrave l’état de santé du patient, on peut déconseiller sa prescription pour respecter le principe de non malfaisance. Si le médicament est quand même prescrit et qu’il entraine la mort du patient, alors le principe de non malfaisance n’est pas respecté.
Garde à l’esprit que ce qui est important, c’est ce que le professeur a dit cette année ! Fais abstraction des réponses que tu peux voir dans les annales si elles sont différentes de ce qui est écrit dans ton cours.


• En ce qui concerne la définition de la non malfaisance :

Retiens que ce qui est absolument nécessaire pour respecter le principe de non malfaisance, c’est de ne pas aggraver l’état de santé du patient. Il faut aussi essayer de maximiser les effets favorables et minimiser les effets délétères dans la situation de soin, mais réaliser l’un ou les deux n’est pas toujours possible.
Pour répondre à ta question, non on n’est pas obligé de réaliser les deux en même temps, voire même d’en réaliser un seul, ce sont juste des paramètres qui s’incluent dans la définition de la non malfaisance.
Pour répondre à ta deuxième question, les principes de bienfaisance et de non malfaisance entrent dans un champ plus large qui est celui du principlisme. Le principlisme étant un concept applicable à d’autres disciplines que celui de la santé, tu peux considérer que les principes de bienfaisance et de non malfaisance ne s’appliquent pas uniquement à la situation de soin.

• En ce qui concerne la péridurale :

Cet exemple rejoint un peu celui que je t’ai fait avec la jambe cassée. Ici, on est bien dans un cas de non malfaisance. Si par exemple tu es face à une femme en train d’accoucher, faire une péridurale ne règle en aucun cas le « problème » qui est l’expulsion du bébé, il n’y a pas de résolution de la situation d’urgence donc ce n’est pas un cas de principe de bienfaisance. En revanche, faire la péridurale va permettre à la futur maman de na trop se fatiguer, ce qui va donc minimiser l’effet délétère de l’accouchement, ce qui correspond au principe de non malfaisance.

Voilà, désolé c’est un peu long mais j’espère que ça t’aura éclairé <3

N’hésite pas si tu as d’autres questions, mais essaie de ne poser qu’une seule question par post s’il te plait pour que le forum puisse supporter le format de la réponse (tu as vu que ça pouvait vite devenir long ahah).

N’oublie pas que toute la team SH est là pour toi jusqu’au bout, on t’envoie un paquet d’amour, 47 bisous, et surtout beaucoup de courage pour la dernière ligne droite <3<3<3

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Manel
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Re: bienfaisance non malfaisance

26 avril 2022, 17:25

merci infiniment d'avoir pris le temps de tout m'expliquer, c'est parfait <3 !

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